Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin,
et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à mon côté dit : « il est parti !»
Parti vers où ?
Parti de mon regard, c’est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter
sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi,
pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un prés de moi
dit : «il est parti !»
il en est d’autres qui le voyant poindre à l’horizon
et venir vers eux s’exclament avec joie :
«Le voilà !»
C’est ça la mort !
Il n’y a pas de morts.
Il y a des vivants sur les deux rives.
Poème de William Blake
un si beau poème, c’est ainsi que je veux penser à la mort non point une fin mais un passage sur une autre rive, laquelle je ne le sais, mais imaginer que l’on est juste dans une autre pièce, là tout à côté et simplement que l’on ne peut plus communiquer comme avant …
Mais que quelque part on est là hors de portée, hors de vue, mais présent sous diverses formes,
comme un étoile dans le ciel qui continue de briller,
une fleur dans la rosée d’un matin,
et le souffle du vent sur ma joue comme une douce caresse de l’amie qui s’en va,
une jolie image pour parler de l’absence
et cette prière pour mon amie qui est en train de s’en aller:
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi, de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.
Ce que tu as donné
En d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la retrouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert
Entre tes bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu,
Que tu as attendu plus loin que tes réveils.
Ce que tu as souffert
En d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie
Un jour la retrouvera.
Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton cœur.
Il restera de toi ce que tu as semé,
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé
En d’autres germera.
Celui qui perd sa vie
Un jour la retrouvera. »Simone Veil.
et cet autre qui me parle tellement
« À ceux que j’aime et ceux qui m’aiment
Quand je ne serai plus là, relâchez-moi.
Laissez-moi partir,
j’ai tellement de choses à faire et à voir.
Ne pleurez pas en pensant à moi,
soyez reconnaissants pour les belles années,
je vous ai donné mon amitié,
vous pouvez seulement deviner le bonheur
que vous m’avez apporté.
Je vous remercie de l’Amour
que chacun m’a démontré,
maintenant il est temps de voyager seul.
Pour un court moment,
vous pouvez avoir de la peine.
La Foi vous apportera réconfort et consolation.
Nous serons séparés pour quelques temps.
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur,
je ne suis pas loin et la Vie continue…
Si vous en avez de besoin,
appelez-moi et je viendrai.
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher,
je serai là.
Et si vous écoutez votre coeur,
vous éprouverez clairement la douceur
de l’amour que j’apporterai.
Et quand il sera temps pour vous de partir,
je serai là pour vous accueillir.
Absent de mon corps, présent avec Dieu.
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer,
je ne suis pas là, je ne dors pas.
Je suis les mille vents qui soufflent.
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé.
Je suis la douce pluie d’automne.
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin.
Je suis celui qui brille dans la nuit.
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer
je ne suis pas là, je ne suis pas mort. »
Charlotte Néwashish-Flamand
j’aime cette évocation qu’il est inutile ou presque d’aller sur la tombe, que ce n’est pas là que sont les êtres chers
d’ailleurs j’ai horreur des cimetières, il y en a si peu de gais,
moi j’aime celui du montparnasse à Paris à l’ombre de la tour qui le veille
en plein milieu de la ville et de la vie
pas ceux à l’écart de la foule…
mais il n’y a plus de place alors
j’aime ce dernier paragraphe il est pour moi ce qui sera après ma mort:
mille vents qui souffleront, cette lumière qui éclaire la lagune à Venise au lever du soleil
ces nuages d’un Londres envoutant
la rosée du matin
le soleil couchant
le miaulement du chat
le piaillement des oiseaux
et le rire des enfants et des gens
après ma mort je serai encore et toujours la vie.
.
Bonjour Catherine. Je viens de lire tous tes billets et je comprends tes émotions. Surtout, dis-toi que les réflexions des autres cachent parfois leur incapacité à eux de supporter certaines situations. Reste persuadée que tu as donné le meilleur de toi-même et ne pouvais pas faire plus. Quant aux cimetières, je suis de ton avis et j’ai pris toutes dispositions pour que les cendres soient éparpillées un jour de grand vent ( tout arrive quand on court de par le monde ! ) Cela fait, je m’efforce de jouir de chaque moment ! Courage Catherine, je pense bien fort à toi Bises affectueuses Paulette
merci Paulette, la vie n’est donc jamais un long fleuve tranquille, le chemin est plein de bosses, de tracas et soucis divers qui sont bien peu de chose comparée à la mort. Mon amie s’en va doucement sur la pointe des pieds… cela nous rend plus humbles, oui faire éparpillée mes cendres d’un des ponts de Londres J’ai émis l’idée une des dernières fois ou nous y sommes allés mais claude n’était pas prêt à l’entendre…Je t’embrasse
PS la prochaine fois que tu passes à Paris, prévoit un peu plus qu’un coup de vent… que nous nous rencontrions!
De bien belles pensées et des mots touchants de sincérité Catherine. La mort n’est pas une fin en soi, elle est pour moi le commencement de quelque chose de plus grand encore. La personne qui part reste à jamais présente dans tous les instants de nos vies, dans la nature qui nous entoure, dans l’immensité du ciel.
Grosses bises er prends bien soin de toi.
c’est en cela qu’il faut croire Marie sinon on est envahi par la tristesse, par l’amertume… merci à toi, toi aussi prends bien soin de toi et du pitchoune…Je t’embrasse